Page:Lysias - Oeuvres complètes de Lysias, traduites en françois, trad Auger, 1783.djvu/419

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tice : ils n’eurent point de repos qu’ils n’eussent jeté le trouble & la dissension dans la ville, & plongé la patrie dans les derniers malheurs, tandis qu’eux-mêmes se virent tout-à-coup dans l’opulence. Vous, au contraire, telles étoient vos dispositions, que vous avez reçu les exilés, rendu leurs droits aux citoyens qui les avaient perdus, & conclu avec les autres un traité d’union scellé du serment. Enfin, vous vous êtes portés plus volontiers à punir les calomniateurs avérés dans la démocratie, que les principaux chefs de l’oligarchie. Et certes vous aviez raison, puisque c’est maintenant une vérité reconnue, que l’injustice des chefs de l’état oligarchique a produit la démocratie, & que la calomnie dans le gouvernement démocratique a établi l’oligarchie à deux différentes reprises. Or, doit-on se servir plusieurs fois des conseils de ceux dont on s’est mal trouvé dès la premiere ?

Faites attention, je vous prie, que parmi les citoyens revenus du Pirée, les plus distingués surtout, ceux qui avoient couru les plus grands périls, & qui vous avoient rendu les plus importants services, exhorterent souvent le peuple à être fidèle au traité & au serment, convaincus que c’étoit la sûreté de l’état populaire, que par-là on inspireroit de la confiance pour le passé aux citoyens qui étoient