Page:Mélanges Godefroid Kurth, I, 1908.djvu/429

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 328 —


Qu’advint-il de ces négociations ? Nos archives ne renferment à ce sujet aucun document important postérieur à cette résolution du 19 février 1620. Pendant quelques années la question du Palatin at absorba toute l’attention du gouvernement anglais. Vers 1624 Jacques P^ paraît être revenu à la charge. Dans les archives de Londres, qui contiennent quelques pièces relatives à la créance d’Elisabeth, on trouve un mémoire des banques Palavicino et Spinola de l’année 1625. Il semblerait donc que la question était encore pendante à cette époque (*).

Mais en étudiant ces négociations nous avons moins voulu rechercher la solution qui intervint que montrer comment notre retour à l’Espagne avait modifié le caractère national. Non seulement la députation de 1620, par ce désaveu pur et simple d’une dette dont les titres étaient indiscutables, portait atteinte au crédit public, mais elle répudiait la politique de la génération antérieure, de cette forte génération qui avait défendu avec tant d’héroïsme les libertés du pays. En affirmant, contrairement à l’opinion des agents anglais, que l’or d’Elisabeth avait servi à combattre Philippe II, elle oubliait qu’une partie avait été empruntée avant la rupture des États avec Don Juan pour être distribuée aux régiments étrangers que le Roi venait de licencier et pour pourvoir aux besoins du pays. Cette portion de la dette tombait sous l’application de l’édit de Marche en Famenne, du 17 février 1577, dont l’article final approuvait les échanges, pensions et autres obligations que les Etats avaient faits et passés « lesquelles ils peuvent encore faire et passer avec tous et un chacun de ceux qui les ont fourni et conté, et qui encores les pourront assister et leur pourront fournir et conter quelques deniers pour s’en servir et ayder, à cause des susdits troubles, et singulièrement à très haute et très puissante princesse, notre très chère sœur la Reine d’Angleterre. »

(^) Record Office, Siate Papers, Flanders, volumes 13, 17, 18 passim. La correspondance de William Trumbull se trouve à Londres, mais on n’a pas conservé à Bruxelles celle de J. B. Van Maie, ambassadeur des archiducs près la cour de Jacques Ier en 1619.

Je tiens ces renseignements du R.-P. Jules Willaert, S. J., qui explora les archives anglaises en vue de ses travaux sur les négociations politico-religieuses entre l’Angleterre et les Pays-Bas catholiques, et je le prie d*agréer l’expression de toute ma gratitude.