Iuris et àequarum vir consultissime legum,
Petre, inter raros connumerande viros.
Eloquii princeps, et quem l’acundia grandis
Conciliai ducibus Caesarioque viro.
Dans une de ses épitaphes, il s’écrie (XX, 11-12) :
Plangite direptum, civilia iura. patronnai
Et décréta patrura pontificumquë vd[xoç.
Et il le compare au prince des orateurs romains (XX, 15-17) :
Hic fuit eloquii Ttetôui l’acunda latini :
Mellifluo novit cuin Cicérone lôqui.
Nous reviendrons plus loin sur ces louanges : s’il faut faire la part de l’exagération inséparable du panégyrique et de l’éloge funèbre, il reste au moins (pie le prévôt de Backnang était un jurisconsulte savant, qui parlait avec élégance la langue latine.
Eberhard le Barbu lui conserva sa confiance jusqu’à la fin de sa vie, et sous Ulrich 1" son crédit s’accrut encore. Dès 14S1. on trouve son nom parmi les treize prélats signataires d’un traité d’alliance entre les deux comtes qui se partageaient alors le Wurtemberg, Eberhard le Barbu ou l’Aîné et Eberhard le Jeune (1). En iJp82, Eberhard le Barbu se rendit à Rome pour obtenir de Sixte IV le règlement de certaines affaires ecclésiastiques. 11 avait pris pour secrétaire le jeune Keuchlin (2), « qui avait vu beaucoup de pays et qui pariait et prononçait mieux le latin qu’on ne le faisait en Souabe » (3). Johannes Xauclerus, Pet rus Arlunensis et Gabriel Biel accompagnaient aussi le comte et c’étaient eux, dit Mélanclithon, qui avaient conseillé à Eberhard d’emmener avec lui Reuchlin ; il les qualifie à tort de vieillards » car Pierre.Jacobi n’avait que 20 ans (4). De plus, Straeler nous apprend qu’à Rome, Pierre Jacobi fut aussi le porte-parole
(’) Siciiihofer. III. p. 33g. Il signe alors Jacob su Backnang; Probsi. — Le Wurtemberg avail été partagé en 14 f 7 entre les deux Frères, Louis l’Ancien, père d’Eberhard le Barbu, et Ulrich, père d’Eberhard le Jeune.
() L. Geiger, Johann Keuchlin. Sein Leben und seine Werke. Leipzig. 1871. J. H. Mains, Vita Jo. Reitchlini Phorcensis. Durlaci, 1887.
(3) Mélanclithon, Decl. n" Ta ? (a. [55a) : De Capnione Phorcensi (Corpus liefoiin.. XI, ]>. 100’!).
(4) L. c. Mélanclithon dil : senes^ et, d’après lui. Mains, p. i(i ;). dit : uetale graves.
