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J. HACKIN

Nous trouvons dans ces dernières, chose assez rare, un certain nombre de représentations complètement étrangères aux formes décadentes du bouddhisme tantrique, il nous sera donc loisible de les comparer aux monuments indo-grecs et aux miniatures népalaises, c’est ce rapprochement qui constituera la matière essentielle de notre étude. Quant aux représentations tantriques, qui sont naturellement fort nombreuses, nous nous bornerons à quelques observations générales.

Dans les peintures de la première série, nous accorderons une attention toute spéciale à deux exemplaires qui retracent les scènes principales de la vie du Bouddha^^1 (nos 198 et 217 de la collection Bacot).

Les épisodes, groupés à l’entour d’une figure du Maître, suivent à quelques exceptions près Tordre chronologique ; les premières scènes se trouvent dans l’angle supérieur droit de la peinture ; aux côtés du Maître, se tiennent deux religieux, ce sont, sans doute, les deux grands disciples Çâriputra et Maudgalyâyana.

Une particularité technique s’impose immédiatement à notre attention : l’emploi des couleurs fondamentales : blanc, bleu, jaune, rouge, vert, sans aucune nuance intermédiaire. Les miniatures népalaises analysées par M. Foucher témoignent d’une égale simplicité dans la répartition des teintes. Nous retrouvons dans les documents, tant népalais que tibétains, une apparence générale d’indéniable parenté qui se traduit de part et d’autre par une limitation très stricte du geste et de l’attitude ; nous soulignerons en leur temps chacune de ces questions dont nous abordons dès maintenant l’étude détaillée.

Nos comparaisons portent sur les miniatures népalaises et bengalies : les premières reflètent une tradition assez pure et rappellent les fameuses fresques d’Ajantâ ; les minia-

1. Une peinture identique a été publiée dans le Bulletin of Fine Arts Museum. Boston, n° 28. August 1907, vol. V, p. 51.