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Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/50

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Le cyclone hurle, la mer gronde,
Le ciel a crevé ; toute l’onde
Se verse dans le noir tombeau.
La mer échancre le rivage,
Soufflez, soufflez, ô vents d’orage,
La nuit emplit la terre et l’eau.

La terre frémit, le sol fume,
Au milieu de la grande nuit.
La mer, de ses griffes d’écume,
Monte aux rochers avec grand bruit.
Un jour, pour ses œuvres suprêmes,
L’homme prendra tes forces mêmes,
Nature, dans la grande nuit.

Toute ta puissance, ô nature,
Et tes fureurs et ton amour,
Ta force vive et ton murmure,
On te les prendra quelque jour.
Comme un outil pour son ouvrage,
On portera de plage en plage
Et tes fureurs et ton amour.


J’ai peur de faire trop longue cette première partie de ma vie où si calme d’événements, si tourmentée de songes, sont les jours d’autrefois ; des choses puériles s’y trouveront, il en est dans les premières années de toute existence humaine (et même dans tout le cours de l’existence). Je la terminerai promptement (mais j’y reviendrai, amenée par une chose ou l’autre dans le cours du récit).