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DE SUZON.


pour mon bonheur, quelques baillemens, avant-coureurs d’un ſommeil prochain, m’annoncerent que j’avois beſoin de repos. Je m’étendis ſur mon lit ou je ne tardai pas à m’endormir.


SONGE·

Il paroît incroyable qu’un enfant dont toute la machine eſt encore foible, puiſſe jouir d’un ſommeil profond après des ſecouſſes auſſi violentes & auſſi répétées que celles que j’avois reçues. Sans l’expérience que j’en fis, il ne paroîtroit gueres raiſonnable d’eſpérer, que le plus grand calme pût succéder rapidement à une tempête furieuſe, & de croire qu’une jeune fille dont le tempéramment s’annonce par des déſirs auſſi ardens qu’inconnus, pût tomber dans un repos ou plutôt dans un anéantiſſement auſſi parfait de toutes ſes facultés.

J’avois à peine fermé les paupieres, que je

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