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notice sur la vie et les ouvrages, etc.

complètes en 1779, et il recueillit avec soin toutes les pensées et les autres morceaux inédits qui lui fournirent les manuscrits et les copies authentiques. Pour la première fois on connut Pascal tout entier. L’éditeur ne voulut rien supprimer ni dissimuler pas même la note que Pascal écrivit environ un mois après son accident de Neuilly. Ce fut pour cette édition que Bossut composa ce discours sur la vie et les ouvrages de Pascal, qu’il a reproduit à toutes les occasions qu’il en trouva depuis. C’était de tous ses ouvrages celui dont il avait plus soigné le style ; c’est celui où il avait déposé ses opinions et ses sentimens en matière de littérature, de science et de religion. Il voyait en Pascal un phénomène singulier qui méritait d’être souvent rappelé. Ce profond raisonneur était en même temps un chrétien soumis et rigide. On voit que Bossut voulait se peindre lui-même. Destiné dès son enfance à l’église, connu jusqu’en 1792 sous le nom d’abbé Bossut, si la passion des mathématiques et ses fonctions de professeur, auxquelles il fut appelé si jeune, l’empêchèrent de se consacrer entièrement à l’état ecclésiastique, il en conserva du moins pendant long-temps le costume, et il en professa toute sa vie les sentimens. Il mourut le 14 janvier 1814, et il vient d’être remplacé à l’Institut par M. Ampère.