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de m. l’évêque.

minés fait regretter que l’auteur ait été distrait si souvent de ces travaux utiles par ses fonctions d’examinateur, dans lesquelles il aurait pu si facilement être suppléé, qui chaque année consumaient en voyages une partie considérable et si précieuse de son temps, et qui peut-être ont abrégé sa carrière.

« Comme il connaissait tout le prix du savoir, il veilla particulièrement à l’éducation de ses enfans. Il avait un fils qui avait répondu dignement à ses soins, et qui était devenu l’un de nos officiers du génie les plus distingués. Il eut le malheur de le perdre à vingt-sept ans dans l’une de nos guerres les plus désastreuses. Il en fut inconsolable, et sa santé déja chancelante en fut profondément affectée ; elle reçut encore de vives atteintes des émotions d’un genre tout contraire que lui causèrent les grands événemens de 1814. Enfin il succomba subitement, le 16 octobre de la même année, à une attaque d’apoplexie foudroyante, au moment où il achevait au Hâvre un examen des élèves de la marine. C’est avec une bonté toute paternelle qu’il exerçait ces fonctions, dont l’effet naturel est d’inspirer une certaine terreur aux jeunes élèves. Mais depuis long-temps ils se présentaient à lui avec plus d’assurance ; ils connaissaient l’affection qu’il leur portait à tous, et sa réputation l’avait précédé. »

« Bon fils, bon père, bon époux et bon frère, il laisse une sœur dont il ne se sépara jamais, une fille chérie, tendre objet de tous ses soins, une veuve, modèle de toutes les vertus (Claude-Victoire Mornet, qu’il avait épousée en 1782), qui chaque jour donne des larmes à la mémoire d’un époux et d’un fils dignes tous deux de toute sa tendresse. »

M. Lévêque a été remplacé à l’Institut, le 12 juin 1815, par M. Girard.