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de m. tenon.

par époques, qu’il avait précédemment appliquée aux maladies ; d’en suivre les développemens et les dégradations, et de marquer avec soin toutes les phases de ses métamorphoses ; point de vue alors presque entièrement nouveau, et fécond en merveilles, sur-tout dans le cercle où il se renferma, celui des dents.

La dent, bien que chimiquement de la même substance que les os, ne leur ressemble ni par son tissu, ni par sa croissance, ni par ses rapports avec les autres organes et avec l’extérieur. Destinée à diviser les alimens, elle ne pouvait, comme les os, être recouverte de parties molles ; susceptible de s’user par la trituration, il fallait qu’elle regagnât d’un côté ce qu’elle perdait de l’autre, et qu’après que sa matière serait épuisée, elle pût être remplacée ; enfin il était nécessaire que la forme, la grandeur, le nombre des dents fussent appropriés à chaque espèce et à chaque âge, et au genre de nourriture que ces âges et ces espèces exigent.

M. Tenon le premier nous a fait connaître comment la nature remplit toutes ces conditions dans l’homme et dans les animaux.

Le cheval, sur-tout, que l’on étudiait cependant depuis presque autant de temps et avec presque autant de soin que l’homme, lui présenta une série d’observations entièrement nouvelles, et toutes plus admirables les unes que les autres. Il l’avait choisi, pour type de ses recherches, comme offrant plus de développement dans un temps plus court, à cause de sa taille et de la brièveté de sa vie ; et même, pour mettre plus d’exactitude dans ces époques, il élevait des poulains et des ânes, qu’il faisait abattre au moment convenable.

On avait tellement négligé cette partie de l’organisation, que la plupart des hippiatres ignoraient que le cheval change une partie de ses molaires.

M. Tenon semble n’avoir presque rien laissé à apprendre.

Il fait connaître la capsule creusée sous la gencive, et renfer-