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MOUVEMENT DES FLUIDES

ron ⅛ de la durée totale. Le contraire arrive dans la partie supérieure de l’échelle puisqu’à 86 degrés l’écoulement de la dissolution de nitrate de potasse est plus long de 11 secondes ou d’un 24e environ que l’écoulement de l’eau pure.

Les expériences dont nous rendons compte dans ce paragraphe présentent une singularité remarquable. En effet la durée de l’écoulement de tous les liquides que nous avions observés jusqu’ici est plus longue que la durée de l’écoulement d’un même volume d’eau à la même température de plus, à mesure que l’eau entre en plus grande proportion dans les mélanges mis à l’épreuve, ou que les dissolutions salines en sont plus étendues, les durées de leur écoulement deviennent plus courtes ; on serait donc, en quelque sorte, fondé à conclure, ou que l’action de la surface du verre sur l’eau est moindre que sur les liquides visqueux ou sur les dissolutions salines ; ou bien que ces différentes liqueurs jouissent d’un degré de fluidité moindre que celui de l’eau. Mais cette loi qu’un certain nombre d’essais pourrait porter à généraliser, est démentie par ceux dont la dissolution de nitrate de potasse vient d’être l’objet, car quoiqu’elle fût à un degré de concentration assez considérable puisqu’elle marquait, à 30 degrés de température, 22 degrés à l’aréomètre, et que sa viscosité fût palpable, son écoulement n’en a pas moins été plus prompt que celui de l’eau pure entre les 10e et 50e degrés du thermomètre, terme au-delà duquel l’écoulement de l’eau est à son tour devenu plus rapide.

Ce phénomène me paraissant mériter un examen approfondi, j’ai ajouté ¼ de kilogramme de nitrate de potasse à la dissolution précédente. Cette dissolution, plus concentrée que