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MOUVEMENT DES FLUIDES

l’écoulement d’un mélange d’alcohol et d’eau continue d’être linéaire dans des tubes qui ont un diamètre trop grand, ou trop peu de longueur, pour que l’eau pure y conserve la linéarité de son mouvement, ce qui ne peut provenir que de la plus grande intensité d’action de la surface du verre sur l’alcohol, et ce qui confirme la théorie par laquelle nous avons expliqué ce phénomène.


ARTICLE TROISIÈME.


Observations générales sur les expériences qui viennent d’être rapportées, et nouvel examen de la formule qui leur est applicable.


Si l’on construit graphiquement les résultats des observations qui font l’objet de ce Mémoire, en prenant l’échelle thermométrique pour axe des abcisses et pour ordonnées les temps employés à l’écoulement d’un quart de litre de chacun des liquides mis à l’épreuve, on verra que toutes les courbes qui joindront les extrémités de ces ordonnées suivront une marche semblable et présenteront leur convexité à l’axe des abcisses auquel elles tendront à devenir parallèles à mesure que la température du liquide s’élèvera davantage.

Notre confrère M. de Prony avait déjà fait remarquer, dans son traité physico-mathématique du mouvement des eaux courantes, qu’en construisant ainsi graphiquement les résultats d’une suite d’observations, on obtenait immédiatement la connaissance approximative de la loi suivant laquelle les faits se présentent, et le moyen le plus facile de distinguer les observations anomales. L’application de ce procédé nous a été particulièrement utile, et il ne peut être trop recommandé à ceux qui entreprennent de déterminer par l’expérience la marche de certains phénomènes.