Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 1.djvu/443

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
263
DANS LES TUBES CAPILLAIRES.

Le diamètre de ce tube étant diminué de la double épaisseur de la couche fluide qui le tapisse intérieurement, la force retardatrice par laquelle l’action de la gravité est contrebalancée dans le filet fluide en mouvement n’est plus due, comme cela suit évidemment de la même théorie, qu’à la cohésion des molécules de la surface de ce filet, lorsqu’il se détache de la couche immobile sur laquelle il glisse.

Ceci nous conduit à rappeler que les produits de l’écoulement des liquides, par lesquels la matière des tubes est susceptible d’être mouillée, se trouvent toujours modifiés par deux causes essentiellement distinctes : l’une, est l’affinité du fluide et de la matière du tube, affinité en vertu de laquelle le diamètre de celui-ci subit une réduction plus ou moins forte ; l’autre, est la cohésion mutuelle des molécules fluides.

Appliquant ces considérations à l’écoulement de l’éther, dont la durée n’est que les environ du temps employé à l’écoulement d’un même volume d’eau et un peu moindre que les seulement du temps employé à l’écoulement d’un même volume d’alcohol, il resterait à rechercher comment les deux causes distinctes que nous venons d’indiquer agissent séparément pour occasionner cette différence dans le produit de l’écoulement de l’éther comparé à celui de l’eau et de l’alcohol.

Cette différence provient-elle en effet de ce que l’action de la surface du verre, s’étendant à une très-petite distance sur l’éther qui est en contact avec elle, l’épaisseur de la couche de ce fluide qui tapisse l’intérieur du tube, est beaucoup moindre que l’épaisseur de la couche d’eau ou d’alcohol qui le tapisse à la même température, ce qui laisse réellement à ce tube une ouverture d’autant plus grande, ou pro-