Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 1.djvu/455

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

MÉMOIRE
Sur l'utilité des lois de la polarisation de la lumière, pour reconnaître l'état de cristallisation et de combinaison, dans un grand nombre de cas où le systéme cristallin n'est pas immédiatement observable ;
Par M. Biot.
Lu à l'Académie des Sciences le 22 juin 1818,

Quand on considère les formes géométriques que présentent les substances minérales, dans cet état d'isolement, et l'on pourrait dire d'individualité, où on leur donne le nom de cristaux, la seule vue de leurs faces planes et de leurs arêtes rectilignes exclut l'idée que ces corps puissent être des amas confus de matière, et décèle l'influence lente et tranquille d'attractions régulières qui ont présidé à leur formation. Nous voyons des phénomènes analogues s'opérer sous nos yeux dans la précipitation des dissolutions salines et dans la solidification des métaux fondus; ainsi l'analogie porte à penser que de semblables circonstances ont déterminé la formation des cristaux naturels. Mais, quoique l'état primitif de fluidité de la terre, indiqué par sa forme applatie, et par la régularité des variations de la pesanteur à sa surface, fortifie cette induction, il ne serait pas philosophique