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MÉMOIRE

affirmer que ces assertions sont erronées, et que la production du salpêtre tient à une autre cause que nous ferons connaître par la suite.


ART. IV.


Manière de semer.


On a successivement employé quatre méthodes pour semer la graine de betterave : 1o à la main ; 2o au semoir ; 3o à la volée ; 4o en couche ou pépinière.

1o Pour semer à la main, on fait passer sur la terre labourée une herse armée de quatre à cinq dents, espacées d’un pied l’une de l’autre ; des femmes qui suivent la herse mettent les graines une à une dans les sillons que tracent les dents de la herse en observant de les placer à une distance de 13 à 14 pouces l’une de l’autre, on les recouvre ensuite avec des herses d’épines.

Cette méthode a le double avantage d’économiser la graine et d’espacer convenablement les betteraves pour qu’elles puissent se développer. Une femme peut, à la rigueur, en semer dix mille par jour ; et en général, quatre femmes peuvent semer un arpent ou un demi-hectare chaque jour. Un âne et un enfant suffisent pour promener la herse, de sorte que cette méthode est très-économique.

2o Dans la plaine des Vertus, aux environs de Paris, on a introduit, depuis deux ou trois ans, l’usage du semoir.

Ce semoir consiste en un chariot, à l’essieu duquel sont fixées quatre ou cinq roues en cuivre d’un pied de diamètre et placées à la distance d’un pied l’une de l’autre. Chacune de ces roues a trois petites cavités ou excavations sur sa circonférence. On a fixé une trémie dans laquelle on met la