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SUR LE SUCRE DE BETTERAVE.

4 à 5. La quantité varie en raison des chaleurs plus ou moins constantes de l’été, et sur-tout en raison de l’intelligence qu’on a apportée dans les travaux de fabrication.

Nous supposerons qu’on n’en extrait que 3 pour cent ; 10 milliers de betteraves exploitées par jour donneront donc 3 cents livres de sucre brut qui, à raison d’une dépense de deux cents francs par jour, portent le prix du sucre brut à environ 13 sous ou 65 centimes la livre.

Indépendamment du produit du sucre, il en est un second qui mérite une grande considération ; ce sont les épluchures et le marc des betteraves après qu’on en a exprimé le suc.

Les épluchures forment à-peu-près le dixième du poids de la betterave, elles sont composées des collets, des radicules, de quelques portions de la peau, et de la terre qui peut adhérer à la surface. Sur un millier d’épluchures, provenant de 10 milliers de betteraves, il y a au moins une bonne moitié qui fait une excellente nourriture pour les cochons qui en sont très-avides.

Le marc des betteraves forme un objet bien plus important. En supposant qu’on extraie 70 pour cent de suc de la betterave, l’exploitation de 10 milliers par jour fournit quinze cents kilogrammes ou environ trente quintaux de marc qui forment une nourriture très-précieuse pour les bêtes à corne. Cette nourriture qui est presque sèche n’a ni les inconveniens des herbes ou racines aqueuses, ni ceux des fourrages secs pour l’usage des bêtes à corne ; elle ne produit point la pourriture comme les premières, et ne donne pas lieu à des obstructions, et n’échauffe pas comme les seconds ; elle contient presque tous les principes nutritifs de