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SUR LE SUCRE DE BETTERAVE.

que dans les raffineries d’Orléans. Depuis trois ans je n’emploie pas à ma table d’autre sucre que celui de ma fabrique, et il est peu de jours où des convives, qui ne s’en doutent pas, ne me fassent compliment sur la beauté et la bonté de ce sucre.

J’ai déjà observé que le sucre raffiné à l’alcohol exhale, pendant quelque temps, une odeur désagréable ; ainsi, si on le met dans le commerce immédiatement après qu’il est raffiné, le consommateur sera en droit de se plaindre, de l’accuser, et de le repousser ; c’est la faute, non du sucre, mais du fabricant qui doit laisser disparaître cette odeur d’alcohol avant de le mettre en vente.

Ainsi le sucre de betteraves et celui de canne, sont rigoureusement de même nature, et on ne peut établir entre eux aucune différence.


ART. II.


Avantages que l’agriculture peut retirer des sucreries de betterave.


L’agriculture ne peut que retirer un très-grand avantage de ces établissemens : tout ce qui varie les récoltes et en augmente le nombre est un bienfait pour l’agriculture ; ainsi, sous ce rapport, la culture de la betterave lui est avantageuse : cette culture fournit en outre un moyen d’assolement de plus ; et en faisant une récolte intermédiaire, ainsi que je le pratique, elle double le produit du fonds et ne fait pas perdre un grain de blé.

La culture de la betterave a encore l’avantage de rendre la terre plus meuble et de la nettoyer des mauvaises herbes par les sarclages.

La fabrication du sucre de betteraves n’est pas moins