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SUR LE SUCRE DE BETTERAVE.

tout créer, d’appeler tout du dehors, et cela, pour un temps limité, ce qui lui donne encore plus de désavantage.

4o La main d’œuvre est plus chère dans les villes où s’établit l’entrepreneur que dans les campagnes où réside le propriétaire.

5o Le combustible coûte constamment un peu plus dans les villes que dans les campagnes, sur-tout le bois, et quelques-unes des opérations peuvent être conduites avec ce combustible.

Ainsi ce nouveau genre d’industrie doit être établi dans les grands domaines : c’est là, et là seulement, qu’il peut obtenir une grande prospérité. Indépendamment des avantages que présentent ces localités, nous pourrions ajouter qu’il est rare que les bâtimens, dépendans d’une grande exploitation rurale, ne présentent pas assez de développement pour y fixer, sans frais de construction, cette nouvelle industrie. Je pourrais citer à l’appui trois établissemens de ce genre qui n’ont pas exigé une dépense de 300 francs en construction pour être annexés aux domaines, et ces trois établissemens prospèrent dans le moment actuel, ils viennent de rouvrir leur cinquième campagne.

Le grand propriétaire, accoutumé jusqu’ici à des récoltes faciles, se livrera peut-être encore difficilement à cette nouvelle exploitation parce qu’elle suppose des connaissances qu’il n’a pas ; mais qu’il considère que nous avons fait tous les frais des tâtonnemens ; que les procédés que nous venons de décrire sont faciles et sûrs ; que les calculs que nous avons établis sont exacts et déduits de l’expérience : qu’il considère que les distilleries de grain ou de pommes de terre, formées dans presque tous les domaines du nord, exigent des connais-