Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/100

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mains d’un de nos confrères, le principe générateur d’un grand nombre de combinaisons dont la nature est prodigue, et que l’art jusqu’ici ne savait pas imiter.

Je disais, Messieurs, tout à l’heure avec quelque timidité, que la pile est le plus merveilleux instrument qu’ait jamais créé l’intelligence humaine. Si dans l’énumération que vous venez d’entendre de ses diverses propriétés, ma voix n’avait pas été impuissante, je pourrais maintenant revenir sans scrupule sur mon assertion, et la regarder comme parfaitement établie.

Suivant quelques biographes, la tête de Volta, épuisée par de longs travaux et surtout par la création de la pile, se refusa à toute nouvelle production. D’autres ont vu dans un silence obstiné de près de trente années, l’effet d’une crainte puérile, à laquelle l’illustre physicien n’aurait pas eu le courage de se soustraire. Il redoutait, dit-on, qu’en comparant ses nouvelles recherches à celles de l’électricité par contact, le public ne se hâtât d’en conclure que son intelligence s’était affaiblie. Ces deux explications sont sans doute très-ingénieuses, mais elles ont le grand défaut d’être parfaitement inutiles : la pile en effet est de 1800 ; or deux ingénieux Mémoires, l’un sur le Phénomène de la grêle, l’autre sur la Périodicité des orages et le froid qui les accompagne, n’ont été publiés que six et dix-sept années après !

Messieurs, je viens de dérouler devant vous le tableau de la brillante carrière que Volta a parcourue. J’ai essayé de caractériser les grandes découvertes dont ce puissant génie