Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/161

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Il n’y a, qui agissent ainsi, que les espèces qui vivent. d’herbes ou de graines, forcées qu’elles sont de recourir à ces moyens auxiliaires pour entamer et dilacérer les aliments privés de trituration dans les premières voies. La présence de pierres granitiques au milieu d’ossements téléosauriens, et au sein d’un haut plateau calcaire, fournit-elle un indice suffisant pour faire croire qu’un téléosaure les aurait là transportées ? Si ce point était admis, nous ne nous refuserions pas à croire et à conclure alors, que le téléosaure vivait à la manière du lamantin, et qu’il ne s’éloignait jamais beaucoup des côtes.

Les pieds nous manquent toujours, sauf pourtant un renseignement qui nous est fourni par le sténéosaure aux longs maxillaires[1], et ce renseignement lui-même est incomplet, peut-être même problématique. Le bloc du cabinet de la ville de Caen qui contient l’empreinte de tout le squelette de ce sténéosaure, montre le moule d’une phalange onguéale des pieds postérieurs. Cette empreinte avait contenu un os plat, terminé par un bord arrondi, comme est la phalange onguéale du dugong. Toutefois, cette circonstance du rapport de cette forme me laisserait, et me laisse toujours à désirer. La pièce, toutes choses égales d’ailleurs, était triple des parties latérales : de simples filets grêles se voyaient à côté. N’y avait-il là qu’un doigt médian d’une grandeur démesurée, accompagné de phalanges latérales, sacrifiées et rudimentaires ? Cette conformation rappellerait à quelques égards le pied du cheval, et dans sa façon serait d’ailleurs

  1. La détermination de cette.espèce, aidée de fort belles gravures, sera donnée plus tard.