Je passe aux applications dont je crois les présentes recherches susceptibles.
Les téléosauriens composés de deux à trois genres et d’un quatrième entièrement nouveau (cystosaurus), forment donc une nouvelle famille à introduire dans les cadres des classifications zoologiques. Or un sous-ordre tout entier à produire profite à la science des deux manières suivantes : d’abord en nous faisant connaître de curieuses combinaisons organiques encore ignorées, et en second lieu, en devenant pour nos séries zoologiques un précieux anneau de jonction. Des théoriciens avaient déjà remarqué l’isolement des crocodiles : ils y voyaient une lacune qu’ils s’attendaient, qu’ils aspiraient du moins à voir remplir. J’ai déjà eu occasion de remarquer comment M. de Blainville, fort de cette vue d’avenir, avait préparé les voies de ce perfectionnement. Je rappelle que ce savant académicien ne vit point les crocodiles uniquement comme un grand genre susceptible de division, et que, les tenant pour très-éloignés des autres reptiles, il proposa son ordre nouveau des émydo-sauriens. Ce sentiment zoologique est aujourd’hui entièrement justifié par les faits : il reçoit sa pleine sanction des découvertes modernes, dans ce sens que le nom de cet ordre nouvellement institué ne paraît pas superflu, comme alors qu’il s’appliquait à l’unique genre des crocodiles. Car ce n’est point seulement un nom de plus qui est importé dans les classifications, puisqu’il indique tout à la fois un rapport vrai et profond, et qu’il devient, en s’étendant à plusieurs combinaisons organiques, l’objet d’un utile perfectionnement pour nos méthodes.
