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grandes époques du monde, c’est pour ainsi dire prendre la nature sur le fait développons cette pensée.

Article VI.
Transformations de l’organisation formant l’une des nécessités
du travail des développements.

Je ne crains point d’insister et de trop étendre ces réflexions. Nous assistons chaque année à un spectacle visible je ne veux pas dire pour les yeux de l’esprit seulement, mais pour ceux du corps ; spectacle où nous voyons l’organisation se transformer et passer des conditions organiques d’une classe d’animaux à celles d’une autre classe : telle est l’organisation des batraciens. Un batracien est d’abord un poisson sous le nom de têtard, et puis un reptile sous celui de grenouille. Or, nous arrivons à savoir comment se fait cette merveilleuse métamorphose. Là se réalise, dans ce fait observable, ce que nous avons plus haut présenté comme une hypothèse, la transformation d’un degré organique passant au degré immédiatement supérieur.

Les faits physiologiques de la transformation du têtard ont été recueillis et sont parfaitement mis en lumière par mon célèbre ami M. Edwards, dans son ouvrage ayant pour titre : De l’influence des agents physiques sur la vie ; et les faits anatomiques, par beaucoup de naturalistes, et spécialement par l’auteur[1] d’un manuscrit déposé à l’Institut, et qu’il ne m’est

  1. M. le docteur Martin de Saint-Ange, ayant concouru par le dépôt de ce manuscrit au grand prix des sciences naturelles, devant être décerné