Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/236

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ce saurien ; et tout au contraire, je reconnais que, même à l’égard de l’étrangeté de son oreille, la nature est demeurée victorieuse dans le conflit d’aussi singulières modifications, et qu’ainsi elle se montre là, comme partout ailleurs, fidèle à son principe qui ne fléchit jamais, à sa loi d’unité d’organisation, admirable dans son caractère d’invariabilité.

Cependant pourquoi ce premier jugement (page 32), ce soupçon d’un désordre ? Et d’où vient qu’aujourd’hui, tout au contraire, je sois dans le cas de ramener ces prétendues irrégularités à la généralité d’un unique type ? J’ajoute que dans un débat académique[1], j’ai rappelé d’autres vues à priori sur ce sujet. Pouvait-on pour cela m’attribuer un défaut de fixité dans les idées, et se promettre que j’abandonnerais encore ma dernière opinion professée, et que ce serait tout aussi facilement cette fois que les précédentes ? Que l’occasion s’en offre de nouveau et que ce devienne pour moi un devoir d’agir ainsi, sans doute, je ne craindrai point d’y satisfaire. Cependant, voyons si cette marche consciencieuse n’est pas plutôt le signe d’un progrès, que celui d’une allure irréfléchie et qui serait toute destinée à se perdre dans le vague.

Voici quels furent et la marche progressive de mes études et les jugements rendus à chaque époque. J’aperçois d’abord. chez le crocodile une caisse tympanique commune pour les deux appareils auditifs. La pièce composée qu’on avait nommée l’occipital supérieur, me paraît formée de deux lames soudées en quelques places sur les bords, et de plus encore attachées par un filet osseux, sorte de pilier central ; sur les côtés de la lame profonde, c’est-à-dire de celle employée à

  1. Séance du 11 octobre 1830.