Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/264

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d’écrivains hollandais qui publiaient, dans le même espace de temps, des livres sur cette double matière, en plus grand nombre que sur toutes les autres maladies. Lorsque composant un autre volume de cette histoire, je m’aperçus, quelques années après, qu’il n’était plus question parmi les Hollandais d’ouvrages sur les mêmes concrétions pierreuses urinaires, ou arthritiques, j’interrogeai plusieurs savants sur cet objet. J’écrivis même à Camper, l’un des plus célèbres médecins de Hollande, qui me répondit que, depuis l’usage très-commun et habituel du thé dans sa patrie, les pierres urinaires et les gouttes étaient beaucoup moins nombreuses ; et en effet cela est encore vrai, comme divers médecins célèbres de la Hollande me l’ont assuré.

Quant aux altérations des liquides dans les corps des goutteux, je puis ajouter que leurs vaisseaux sanguins contiennent un sang plus noir et moins fluide, avec des concrétions albumineuses remarquables, ce qu’on ne trouve pas ordinairement dans les autres cadavres ; cela coïncide avec les résultats cliniques des médecins de tous les temps et de tous les pays, qui ont affirmé que le sang des goutteux est souvent couvert d’une couche albumineuse concrétée, et qu’il est généralement, après la saignée, beaucoup plus épais quant à sa partie lymphatique ; et quant à sa partie rouge, elle tire un peu sur le noir ; et elle est plus concrétée dans une sérosité jaunâtre.

Quant aux altérations des organes mous, externes et internes, la goutte peut les affecter sans exception pendant son cours, j’en ai rapporté un grand nombre d’exemples dans l’Historia anatomico-medica de Lieutaud, dans mon livre sur le rachitisme, et plus amplement encore