Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/267

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non douteux par leur structure, avec le périoste, ou même qu’elles en provenaient, ce qui faisait que l’ossification de ce corps étant troublée, ou suspendue, ces membranes s’ossifiaient par les matières terreuses que le périoste aurait dû sécréter.

Lassone a établi ce fait d’après diverses observations ; j’ai aussi reconnu dans des cadavres des goutteux, que ces membranes étaient réellement ossifiées, particulièrement dans les articulations de l’extrémité supérieure de M. le comte Barral, que j’ai vu avec M. Salmade. Ce malade avait long-temps éprouvé de violents accès de goutte à l’articulation droite de l’humérus avec l’omoplate.

On peut voir aussi l’exposition d’un pareil fait, dans les observations de Baader et autres auteurs que je pourrais nommer.

Il résulte de là que le périoste, selon Lassone, est le véritable organe sécrétoire d’une matière phosphatique dont les chimistes modernes ont mieux fait connaître la nature.

Gagliardi que nous venons de citer, pour nous donner une image de l’ossification nous a dit : que les os étaient composés de deux substances, comme le sont les cloisons qui séparent nos chambres ; l’une est, dit-il, formée par de petits morceaux de bois, ou de petits roseaux, et l’autre par une substance terreuse, comme le plâtre. Cet anatomiste ajoute qu’il peut démontrer pareille structure dans les os d’un fœtus venu avant terme, et dans le fémur d’un adulte qui a été long-temps exposé à l’air.

Cette remarque, comme je l’ai déja dit dans mon histoire de l’anatomie[1], a pu conduire, environ cent ans après Héris-

  1. [note manquante]