Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/282

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met, après, des vésicatoires aux jambes, ou des sinapismes sur les cous-de-pieds, et l’on prescrit les boissons humectantes, adoucissantes et ensuite légèrement purgatives, conjointement, dans les intervalles des accès, avec les diurétiques qui conviennent aussi aux goutteux singulièrement.

On doit conseiller ces remèdes diaphorétiques en boisson, surtout les eaux minérales, le matin à jeun et aux repas, avec du vin, hors le temps des forts accès. Les eaux de Seltz, de Contrexeville, de Spa, ou autres de cette nature, sont recommandées à cet effet.

Quant aux doux purgatifs, il ne faut pas les négliger dans les temps calmes. Je sais que Valsalva, et Morgagni[1] après lui, en ont fait un usage heureux chez plusieurs goutteux dans l’intervalle des accès surtout. Morgagni fait mention de Gatinarius et de Bayri, médecins de son temps, qui tous deux atteints de la goutte, se trouvèrent bien de l’usage des purgatifs, d’après les conseils du célèbre Cappivaccio et de Morgagni lui-même.

Ces auteurs ont même reconnu, parmi les matières fécales, des substances terreuses arthritiques qui s’étaient accumulées dans les gros intestins et qu’on a extraites par des purgatifs ou par des lavements ; mais ils n’en ont pas fait l’analyse chimique, ce qui les eût encore mieux éclairés.

C’est aussi d’après M. Geoffroi, médecin célèbre de Paris, que j’ai prescrit, d’abord avec lui, et ensuite seul et plusieurs fois, la graine de moutarde blanche comme doux purgatif et diurétique, à l’imitation de Méad[2], qui a aussi

  1. Epist. LVIII, no 6.
  2. Voyez Monita et prœcepta medica. M. Geoffroi père faisait un