Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/298

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ressource, c’est le mode consacré pour prévenir aux confins des os maxillaires l’extension à l’infini de toutes les filières terminales vasculaires et nerveuses. Le noyau dentaire vient-il à se produire, il se couvre par transsudation, à sa surface externe, de molécules salines, que la force d’affinité des parties homogènes pour leurs semblables, porte à se réunir ; cette cristallisation s’achève selon le mode des cristallisations des matières pierreuses ; une lame solide s’établit sur le sommet du noyau dentaire, c’est-à-dire sur la partie de ce corps opposée à l’entrée des vaisseaux et du nerf ; c’est une sorte de coiffe capable de résistance, et qui oppose cette barrière à un plus grand prolongement des vaisseaux. Les premiers dépôts de molécules salines ne parvenant pas encore à se dégager du milieu des membranes enveloppantes, se manifestent sous la consistance et l’aspect d’une lame cornée ; les dépôts suivants, cédant à une transsudation complète, amènent, par cristallisation et de la manière qu’on vient de le dire, d’autres lames entièrement de substance saline, et qui se superposent les unes à l’égard des autres. La transsudation des parties salines s’opérant autour d’une portion de sphère ou d’une partie conique, les lames cristallisées sont une suite de segments coniques inscrits les uns dans les autres. La forme du premier segment motive celle du sommet de la dent à sa sortie des gencives.

Cette analyse d’une dent en formation met en lumière les faits suivants : un germe dentaire est une poche pour le confluent d’irradiations sanguines et nerveuses, un point d’arrêt pour la terminaison des filières répandues le long des branches maxillaires, enfin un réceptacle de décanta-