Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/452

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J’ai fait voir il y a déja quelques années que lorsqu’on jette de la limaille d’un métal sur une lame de ce métal, celle-ci prend un excès d’électricité positive et la limaille un excès d’électricité contraire ; que l’effet est d’autant plus marque que la limaille est plus fine et le choc plus rapide ; et qu’en général les métaux réduits en limaille, lorsqu’ils tombent sur les lames d’un autre métal, ont une tendance à prendre l’électricité négative ; mais que cette tendance n’empêche pas que la limaille d’un métal positif ne soit positive par rapport aux métaux les plus négatifs. Toutes ces conséquences sont exactes, comme j’ai eu l’occasion de le vérifier depuis ; mais il est nécessaire que je reprenne en détail les faits déjà exposés et que j’en présente de nouveaux pour remonter aux causes probables de leur production.

Le zinc en limaille, avons-nous dit, est positif par rapport aux substances en lames dont les noms suivent : le platine, l’or, l’argent, le carbure de fer, le persulfure de fer, le cuivre et l’étain ; il est négatif au contraire par rapport au zinc, au bismuth, à l’antimoine et au fer ; mais plus fortement avec le premier qu’avec les derniers. Enfin il ne donne aucun signe d’électricité avec le peroxide de manganèse. On peut faire quatre hypothèses pour expliquer ces effets : 1o faire intervenir l’influence des agents extérieurs sur les métaux ; 2o celle de la chaleur qui se dégage pendant le frottement ; 3o l’altération des métaux en raison de leur action réciproque ; 4o le dérangement des molécules, qui n’est pas le même dans chacun des deux corps soumis à l’expérience. Cherchons celle de ces hypothèses qui explique le mieux les faits ; nous l’adopterons pour la cause probable de leur production, sauf à la modifier ou même à la changer, si de nou-