Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/458

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de sorte que le contact n’est qu’instantané. En posant l’appareil sur un électroscope, celui-ci accuse l’électricité que la lame a prise à la limaille dans le temps excessivement court que le frottement a duré. Voici quelques résultats obtenus avec cet appareil : le peroxide de manganèse en poudre projeté sur une lame de zinc, d’étain ou d’or soumise à un mouvement rapide de rotation, prend l’électricité négative ; l’argent très-divisé, le sulfure de fer en poudre, donnent le même résultat ; le peroxide de manganèse est de toutes les substances minérales que j’ai soumises à l’expérience, celle qui a donné le plus grand effet. L’action de l’air, comme je l’ai déja dit, ne peut avoir aucune influence, puisque l’effet est le même que le métal soit oxidable ou non. La limaille de zinc ne donne aucune électricité quand elle tombe sur une lame de même métal en mouvement, tandis qu’elle en reçoit un lorsque la même lame est en repos et que l’on projette dessus de la limaille ; celle-ci, comme on sait, prend alors l’électricité négative. Cette expérience prouve que la vitesse de rotation imprimée à la lame de zinc augmente sa tendance négative, et que, dans la même circonstance, pour conserver à la limaille sa faculté négative, il faudrait pouvoir la projeter dessus en poudre impalpable. La vitesse dont sont animées toutes les parties de la surface du zinc détermine un ébranlement dans toute la masse qui, comme on sait, est une des causes les plus influentes du dégagement de l’électricité.

Nous avons vu plus haut que, lorsque les molécules d’un corps éprouvent un dérangement quelconque, par l’effet de la chaleur ou d’un ébranlement mécanique, il s’opère très-probablement de molécule à molécule des phénomènes élec-