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Enfin la couleur de la lueur phosphorique varie d’un corps à l’autre. Dans le sulfate de baryte elle est verte ; dans les coquilles d’huître calcinées, elle présente les couleurs du prisme ; dans le cristal de roche elle paraît successivement rouge et blanche. Voilà à peu près l’exposé de l’état de nos connaissances sur la phosphorescence.

Jusqu’à présent les théories imaginées pour expliquer cette singulière propriété se réduisent à quatre.

La première regarde la phosphorescence comme le résultat de la lumière engagée dans les interstices des corps ou combinée avec leurs molécules.

La deuxième suppose que le calorique se transforme en lumière par la compression ou par une élévation de température.

La troisième attribue la lumière dégagée à une compression.

La quatrième regarde cette lumière comme produite par l’électricité, sans expliquer comment le phénomène peut avoir lieu. Ce n’est par conséquent qu’une simple conjecture : je ne m’occuperai seulement que de cette dernière théorie, et montrerai comment, dans l’état actuel de la science, elle peut suffire à l’explication de tous les faits connus. Il est nécessaire que j’expose avant les principes généraux qui lui servent de base.

Nous avons dit que, lorsque deux corps se combinent ensemble, celui qui joue le rôle d’acide prend à l’autre l’électricité positive, et celui qui se comporte comme alcali l’électricité négative. Ces deux électricités se recombinent ensemble par l’intermédiaire des surfaces de contact. Si l’action est vive, il y a dégagement de chaleur et de lumière ; si elle