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des laminoirs mis en mouvement par des moulins sur bateau[1].

En passant sur la rive droite de la Seine, on retrouve, dans la petite rue de Marivaux, qui communique de la rue des Lombards à celle des Écrivains, un cul-de-sac appelé des Vieilles-Étuves[2].

Une autre rue qui va de la rue Saint-Honoré à celle des Deux-Écus, a jusqu’à présent conservé le même nom’; elle était autrefois beaucoup plus longue, mais Catherine de Médicis en prit une partie pour la construction de l’hôtel de Soissons, qu’elle fit bâtir sur l’emplacement que la Halle aux Blés occupe maintenant. Cette rue qui portait, en 1300, le nom de rue des Étuves, avait pris, en 1350, celui des Vieilles-Étuves[3] ; d’où il paraîtrait que pendant la première moitié du xIve siècle, il se serait opéré quelques changements dans le mode d’administrer ces sortes de bains. Il convient de remarquer que les étuves dont il s’agit ici, étaient spécialement consacrées à l’usage des femmes ; car dans ce temps-là, la rudesse des mœurs, le défaut de réglements de police, ou l’insuffisance des moyens propres à en assurer l’exécution, ne permettaient pas d’admettre les deux sexes à prendre des bains sous le même toit.

  1. Cet atterrissement se nommait l’Isle des Bureaux. (Recherches de Jaillot sur Paris, quartier de la Cité, p. 185.)

    L’île des Bureaux était en pré et en saussaie, en 1250. (Traité de la Police, t. Ier, p. 82.)

  2. Recherches sur Paris, par Jaillot, quartier Saint-Jacques de la Boucherie, p. 65.
  3. Recherches sur Paris, par Jaillot, quartier Saint-Eustache, p. 22.