Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/538

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

hôtes, en mettant à leur disposition un bain plus ou moins recherché. En sortant de la salle où ils l’avaient pris, ils passaient dans celle du festin.

« Le roi et la reine, dit la Chronique de Louis XI, firent de grandes chères dans plusieurs hôtels de leurs serviteurs et officiers de Paris : le 10 septembre 1467, la reine, accompagnée de madame de Bourbon, de mademoiselle de Savoie, et de plusieurs autres dames, soupa en l’hôtel de Me Jean Dauvet, premier président au parlement, où elles furent reçues et festoyées très-noblement. On y fit quatre beaux bains richement ornés, croyant que la reine s’y baignerait, ce qu’elle ne fit pas, étant un peu mal disposée ; mais les dames qui l’accompagnaient se baignèrent[1]. »

« Le mois suivant, dit encore la même Chronique, le roi soupa à l’hôtel de sire Denis Hasselin, son pannetier, où il fit grande chère, et y trouva trois beaux bains richement tendus, pour y prendre le plaisir de se baigner ; ce qu’il ne fit pas, parce qu’il était enrhumé, et qu’aussi le temps était dangereux[2]. »

Quand on n’était pas assez riche pour avoir des salles de bain chez soi, on allait aux étuves publiques. Ces établissements étaient ainsi des lieux de réunion, où les maladies contagieuses pouvaient se propager plus facilement qu’en tout autre endroit. Dans ces circonstances, le prévôt de Paris ne se bornait pas à défendre aux habitants de fré-

  1. Chronique du roi Louis XI, p. 132 (imprimée sur le vrai original, 1620).
  2. Ibid., p. 131.