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quinze chambres de bain, dont chacune était éclairée par une fenêtre donnant sur la rivière.

L’abondance de l’eau dont il disposait permit au propriétaire de ces bains d’en assurer la salubrité par le lavage fréquent de toutes les cellules, et du corridor ménagé entre elles.

Le succès de cet établissement surpassa les espérances qui l’avaient fait entreprendre. Il a servi de modèle à tous ceux de la même nature qu’on a formés depuis sur la Seine ; l’un d’entre eux a même conservé jusqu’à présent le nom de Poithevin, quoique les premiers bateaux qu’il fit construire aient été depuis long-temps démolis et remplacés par d’autres.

La vogue qu’avaient acquise les bains établis sur la Seine fit encore tomber quelques-uns des établissements tenus par d’anciens baigneurs-étuvistes dans le voisinage de la rivière. Ces baigneurs toujours compris dans la communauté des maîtres barbiers-perruquiers, participèrent avec eux, sous les auspices du premier chirurgien du roi, et à l’aide de son crédit, au privilége d’échapper en 1776[1] à la destruction des jurandes. Cependant on ne trouvait plus à Paris, vers l’année 1789, que huit ou dix établissements de baigneurs-étuvistes.

  1. « La communauté des barbiers-perruquiers-étuvistes diffère des autres corporations de ce genre, en ce que ses maîtrises ont été créées en titre d’office, dont les finances ont été reçues aux parties casuelles, avec faculté aux titulaires d’en conserver la propriété, par le paiement du centième denier ; en conséquence elle a été nommément exceptée dans l’édit de suppression des autres communautés, publié le 23 août 1776. » (Encyclopédie méthodique ; arts et métiers, tom. VI, au mot Perruquier, § Bains sur la rivière.)