Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/567

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se baigner hors de chez eux. La facilité qu’on leur en a procurée depuis environ vingt ans[1] est une heureuse innovation dont une multitude de personnes profitent, et qui a singulièrement accru les produits de l’exploitation des maisons de bain, si l’on en juge par le nombre de ces maisons qui donnent des bains à domicile.

En effet, sur les soixante-dix-huit établissements existants aujourd’hui, on en compte cinquante-huit d’où l’on peut faire transporter des baignoires chez soi, avec l’eau chaude qui sert à les remplir ; le nombre de ces baignoires mobiles dans les différents quartiers de Paris est en tout de mille cinquante-neuf, c’est-à-dire, en nombre à peu près égal à la moitié du nombre des baignoires fixes.

Il nous reste maintenant à parler des bains sur bateau, établis pour la première fois, comme nous l’avons dit, par le baigneur-étuviste Poithevin, en 1766. Ils obtinrent un succès trop remarquable pour qu’on ait désormais à craindre d’en voir l’exploitation négligée. Tout le monde sait que, sous le nom de Bains Vigier, ils ont été pour l’un des successeurs de Poithevin la source d’une des plus grandes fortunes industrielles de notre temps. Il a fait construire des bateaux beaucoup plus grands, et dont les chambres ou

  1. L’idée de transporter des bains chauds au domicile des particuliers est depuis long-temps mise en pratique dans plusieurs villes d’Allemagne, et notamment à Berlin. C’est au sieur Valette, qui exploite encore aujourd’hui plusieurs maisons de bain à Paris, que l’on doit l’introduction, dans cette capitale, des bains à domicile. MM. Gay-Lussac et Percy, nommés par l’Académie des Sciences pour faire l’examen des procédés qu’il comptait employer, en rendirent un compte très-avantageux, le 23 mai, 1819.