Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/589

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Quand, au contraire, on pourrait croire que la masse des hydatides aurait envahi toute cette tunique, et qu’elle s’étendrait jusque dans le tissu cellulaire du cordon, de manière à ne pouvoir les enlever sans détruire en entier cette enveloppe membraneuse, il serait plus avantageux de faire l’extirpation du testicule malade : cette opération serait d’autant mieux indiquée que le testicule est ordinairement atrophié ou attaqué dans sa propre substance par les hydatides elles-mêmes[1]. La ponction, dans cette variété d’hydrocèle, est. absolument inutile ; on en conçoit facilement les raisons.

Nous allons maintenant rapporter quelques exemples de cette dernière affection,qui feront vérifier toutes ces assertions.

Ire Observation. Le sieur Hardouin, grenadier à cheval, entra à l’hôpital militaire du Gros-Caillou dans les premiers jours d’avril 1811, pour y être traité d’une tumeur particulière qu’il portait aux bourses du côté gauche depuis plusieurs années, et de laquelle il était très-incommodé. La situation de cette tumeur sur le trajet du cordon spermatique, au-devant du testicule conservé intact, sa forme irrégulière et les changements qu’elle éprouvait, selon les circonstances, dans son volume, avaient induit en erreur plusieurs chirurgiens de mérite auxquels nous l’avions fait voir. Les uns la prenaient pour une entérocèle, presque tous pour une épiplocèle. Lorsque le grenadier restait quelque temps debout, la tumeur se développait jusqu’au dernier degré de son diamètre ; elle

  1. Le célèbre chirurgien de Londres Astley Cooper a fait dessiner et a décrit avec un grand soin ces hydatides, qu’il a rencontrées plusieurs fois dans l’épaisseur de cet organe. (Voyez son ouvrage sur les maladies des testicules.)