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bouche, d’une manière régulière et déterminée, entre l’une et l’autre déglutition.

4. Or, on verra bientôt que toutes ces circonstances, qui rendent si singulière la manducation de cet animal, tiennent à la structure même de ses estomacs. L’aliment est dégluti une première fois : c’est qu’il y a des estomacs distincts où il va, lors de cette première déglutition. Il est vomi, ou rejeté, et ramené à la bouche d’une manière régulière et déterminée : c’est qu’il y a, dans les estomacs, un organe particulier qui règle et détermine cette réjection. Il est dégluti une seconde fois c’est qu’il y a d’autres estomacs, différents des premiers, où il va, lors de cette seconde déglutition. Enfin, il est soumis à une seconde mastication : c’est que la première ne l’avait pas assez divisé pour que, vu le mode de communication des derniers estomacs avec les premiers, il pût, sans une seconde mastication, c’est-à-dire, sans une division plus complète, passer des uns dans les autres.

§ II.

1. On voit déja combien le mécanisme du phénomène qui nous occupe est complexe ; mais, ce qu’on ne saurait croire, c’est à quel point la détermination de ce mécanisme est rendue obscure par l’organisation compliquée qui le produit.

2. Les animaux ruminants ont tous quatre estomacs, et chacun de ces estomacs a une structure propre ; d’où l’on peut conclure que chacun a un rôle distinct : mais quel est ce rôle ? C’est ce que la disposition de ces divers estomacs, soit entre eux, soit avec l’œsophage, semble avoir eu pour objet de cacher à l’observateur.