Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/61

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agissent contre leurs propres intentions, lorsqu’ils se laissent conduire dans le détail des affaires par ceux dont ils ne démêlent pas les interêts cachés. Le peu d’importance de cette perte, sous le rapport de la fortune, et le nom de ceux qui la supportaient avec lui, pouvaient sans doute rendre M. Vauquelin assez indifférent sur une disgrace aussi peu méritée ; le public, le gouvernement même, après avoir reconnu son erreur, semblèrent à l’envi s’efforcer de lui offrir des réparations. Il eut une preuve marquée de l’estine des habitants du département qui l’avaient vu naître, dans sa nomination à la chambre des députés ; mais rien ne le consolait d’avoir été expulsé de la chaire que son maître, son ami, l’homme à qui il devait tout, lui avait en quelque sorte léguée, et qu’il regardait comme son plus beau titre.

Dès lors une tristesse sensible s’empara de lui ; il fit plus tard de grandes maladies, et ne retrouva plus la force de s’en relever. Ses entrailles furent affectées d’une manière permanente. Quelque séjour dans son pays natal, en 1829, sembla lui rendre un peu d’énergie ; mais une course à cheval trop prolongée et par un mauvais temps, ensuite quelques écarts dans le régime, lui causèrent des rechutes auxquelles les soins les plus empressés de ses amis, accourus de Caen et, de Paris, ne purent apporter aucun soulagement. Il mourut dans la nuit du 14 au 15 octobre 1829, au château d’Hébertat, où le propriétaire, M. Duhamel, s’était empressé de lui offrir un logement dès qu’il avait su que son état empirait, et de lui prodiguer toutes les attentions que pouvaient dicter une estime profonde et la bienveillance la plus délicate.

Il était impossible de ne pas éprouver ce sentiment pour