Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/611

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et Camper le supposent, ne va-t-il dans le bonnet qu’après avoir passé par la panse ?

8. C’est là une difficulté qui en paraît à peine une ; et cependant il est aisé de voir, pour peu qu’on y réfléchisse, que des expériences du genre de celles dont il s’agit, quelque multipliées qu’on les suppose, ne sauraient résoudre cette difficulté.

Dans toutes ces expériences, en effet, ce n’est pas pendant que la déglutition s’opère, mais seulement un certain temps après qu’elle est opérée, après par conséquent que le passage de l’aliment d’un estomac dans l’autre a pu s’opérer aussi ; après même que d’autres phénomènes ont pu succéder à ces deux-là ; après la mort de l’animal enfin, qu’il est permis à l’expérimentateur de pénétrer jusqu’aux estomacs, siége où se sont passés tous ces phénomènes.

9. Ainsi donc, et soit pour les aliments de la première déglutition, soit surtout pour les aliments de la seconde déglutition, on voit qu’il s’agissait bien moins de répéter et de multiplier sans fin, à l’exemple de tant d’auteurs, de pareilles expériences, que d’avoir recours à une nouvelle manière d’expérimenter.

10. Or, on sait que les animaux, et l’homme lui-même, peuvent survivre plus ou moins long-temps à ces ouvertures artificielles, soit de l’estomac, soit des intestins, qu’on nomme anus contre nature ; et l’on conçoit que de pareilles ouvertures, pratiquées successivement à chacun des quatre estomacs des animaux ruminants, en me permettant de pénétrer dans l’intérieur de chacun de ces estomacs, et toutes les fois que