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ÉLOGE HISTORIQUE
D’ALEXANDRE VOLTA,
Par M. ARAGO,
secrétaire perpétuel de l’académie des sciences,
(Lu à la séance publique du 26 juillet 1831.)
Messieurs,

L’ambre jaune, lorsqu’il a été frotté, attire vivement les corps légers, tels que des barbes de plumes, des brins de paille, de la sciure de bois. Théophraste, parmi les Grecs, Pline, chez les Romains, citèrent déja cette propriété, mais sans paraître y attacher plus d’importance qu’à un simple accident de forme ou de couleur. Ils ne se doutèrent pas qu’ils venaient de toucher au premier anneau d’une longue chaîne de découvertes ; ils méconnurent l’importance d’une observation qui, plus tard, devait fournir des moyens assurés de désarmer les nuées orageuses, de conduire, dans les entrailles de la terre, sans danger et même sans explosion, la foudre que ces nuées recèlent.

Le nom grec de l’ambre, électron, a conduit au mot électricité, par lequel on désigna d’abord la puissance attractive des corps frottés. Ce même mot s’applique maintenant à