Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/659

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pu être saisie par ces deux ouvertures jointes, sans se détacher de la masse des aliments ; d’autre part, cette pelote est ronde ; mais cette forme ronde est précisément celle de l’appareil qui la produit, quand cet appareil est en action, c’est-à-dire quand le demi-canal, se contractant, rapproche, l’une de l’autre, les deux ouvertures ; enfin cette pelote a un pouce à peu près de diamètre ; et un pouce de longueur est aussi à peu près l’étendue du demi-canal, quand il se contracte.

8. Mais la détermination du mécanisme selon lequel se forment les pelotes, n’est pas le seul fait qui résulte de ces dernières expériences. On sait, depuis long-temps, par M. Cuvier[1], que l’appareil salivaire n’est nulle part aussi développé, dans la classe des mammifères, que dans les animaux ruminants. Or, les expériences qu’on vient de voir montrent quel rôle important joue, dans la digestion de ces animaux, et jusque dans leur rumination, leur fluide salivaire si copieux ; car, dès que ce fluide ne parvient plus dans leurs estomacs, les matières contenues dans ceş estomacs deviennent sèches, dures, compactes ; ces estomacs eux-mêmes sont bientôt privés de tout liquide ; et une pelote a beau se former, comme elle ne peut plus remonter l’œsophage desséché, elle reste appliquée contre l’ouverture de cet œsophage ; et ceci explique, d’abord, pourquoi on trouve une pelote, dans ces cas ; et ensuite pourquoi, dans les cas ordinaires, on n’en trouve pas, parce qu’alors les pelotes

  1. Cuvier, Leçons d’Anatomie comparée, t. III.