Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/704

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de gaz naissant, car cet état est le plus favorable possible aux actions chimiques. Mais comment peut-on remplir cette condition ? Or plus le courant est rapide, plus le dégagement de gaz est rapide aussi, et moins il est probable qu’il reste de temps à l’état naissant ; mais aussi, moins le courant est rapide, moins la pile agit avec force. J’ai pensé que du balancement de ces deux forces résulterait peut-être un maximum d’effet qu’il est impossible de déterminer à priori, mais que l’on obtiendrait après quelques essais ; que si cela ne suffisait pas toujours, il faudrait encore employer l’affinité d’un métal facilement réductible pour celui de l’oxide que l’on veut réduire. Je vais faire usage de ces principes pour retirer immédiatement de leurs dissolutions le fer, le zirconium, le glucium, le magnésium, et même faire cristalliser ces métaux.

De la réduction de l’oxide de fer.

Lorsque l’on soumet à l’action d’une pile de cent éléments une dissolution de proto-sulfate ou de proto-chlorure de fer, dans laquelle plongent deux lames de platine en communication chacune avec l’un de ses pôles, il se dépose en quelques minutes sur la lame négative du fer en petits grains, qui ne tarde pas à s’oxider s’il est en contact avec l’air. J’ai cherché s’il n’était pas possible de réduire immédiatement le fer de ses dissolutions en employant une tension électrique très-faible, telle que celle qui est donnée avec une pile composée de cinq ou six éléments, faiblement chargée, ou même d’un seul élément. Pour faire cette expérience, reprenons l’appareil des deux tubes décrit plus haut ; versons dans le tube négatif une dissolution de proto-chlorure