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de zircone, il faut absolument y ajouter une petite quantité d’oxide de fer, pour déterminer sa réduction.

Le zirconium préparé par le procédé de Wohler se présente sous la forme d’une poudre noire qui acquiert un brillant gris de fer quand on la passe sous le brunissoir. Il n’est point attaqué à la température ordinaire par les acides sulfurique et hydrochlorique concentrés, tandis que celui obtenu par la voie humide s’oxide à l’air et à l’eau à la température ordinaire. Cette différence tient à ce que l’alliage de fer et de zirconium forme une pile dont les éléments réagissent sur l’oxigène avec plus d’énergie que s’ils étaient séparés. Quant au zirconium presque pur, il est probable que la très-petite quantité de fer qu’il renferme suffit également pour le rendre plus altérable. Les cristaux s’étendent facilement sous le marteau, et les surfaces mises à nu ont un brillant métallique qui s’altère promptement.

Pour conserver l’alliage de zirconium et de fer et le zirconium cristallisés, il faut faire dessécher la lame de platine sur laquelle sont déposés les cristaux, dans une cloche vide d’air où se trouve du chlorure de calcium ; puis mettre rapidement cette lame dans un tube de verre bien sec, au fond duquel se trouve du potassium, et fermer l’ouverture à la lampe. Quand ces opérations sont exécutées promptement, les cristaux conservent leur éclat métallique. Si l’on plaçait la lame dans du naphte immédiatement après l’avoir retirée de la dissolution, la petite couche de liquide qui est adhérente à sa surface suffirait pour décomposer les cristaux ; il faut donc préalablement les faire dessécher dans le vide.

Je me suis assuré de plusieurs manières que les cristaux