Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/728

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variétés suffisent à tout ; il n’en faut pas davantage tant que la base du système ne change pas, et qu’il demeure coordonné sur une seule et même unité monétaire, telle que le franc d’argent par exemple : mais l’introduction d’un nouveau métal dans le numéraire circulant exige l’émission de pièces composées de ce métal ; alors l’unité est changée ; il en résulte un système fondé sur une autre base, et, à proprement parler, il existe deux systèmes monétaires, liés et raccordés entre eux au moyen de la prime appelée agio. Mais si l’on s’en était tenu à une seule base, il n’y aurait eu qu’un seul système ; alors il n’eût pas été nécessaire d’avoir plus de neuf variétés de pièces.

La pièce de fr. qui existe dans la circulation y fait. relativement au service de la composition des sommes, double emploi avec la pièce de fr.; et comme elle ne rentre dans l’échelle décimale que de deux en deux centaines, elle est d’un usage moins commode ; le public l’a senti, et en général la pièce de vingt francs est préférée. Il est à désirer que la pièce de francs soit retirée de la circulation.

On annonce le projet de fabriquer une pièce d’or valant pistoles, ou francs je ne crois pas que l’émission de pièces d’une aussi forte valeur puisse avoir quelque utilité, et elle présente des inconvénients considérables :

1o La pièce n’ajouterait aucune facilité à la circulation, le service auquel elle est destinée se faisant, avec aisance et sans complication, par des pièces d’or de moindre valeur ;

2o Cette pièce serait privée d’un des principaux avantages des monnaies d’or, celui d’être préférée dans les voyages ; les pièces de francs seraient peu commodes pour cet usage ; en effet, il ne serait pas aisé, hors des villes, de les échanger