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J’échapperai ici, j’en ai la certitude, à tout reproche d’exagération, si, dans l’énumération que je vais faire des propriétés de l’appareil de Volta, on me permet de citer à la fois et les propriétés que ce savant avait reconnues, et celles dont la découverte est due à ses successeurs.

À la suite du peu de mots que j’ai dits sur la composition de la pile, tout le monde aura remarqué que ses deux extrémités sont nécessairement dissemblables ; que s’il y a du zinc à la base, il se trouvera du cuivre au sommet, et réciproquement. Ces deux extrémités ont pris le nom de pôles.

Supposons maintenant que deux fils métalliques soient at tachés aux pôles opposés, cuivre et zinc, d’une pile voltaïque. L’appareil, dans cette forme, se prêtera aux diverses expériences que je desire signaler.

Celui qui tient l’un des fils seulement, n’éprouve rien tandis qu’au moment même où il les touche tous deux il ressent une violente commotion. C’est, comme on voit, le phénomène de la fameuse bouteille de Leyde, qui, en 1746, excita à un si haut degré l’admiration de l’Europe. Mais la bouteille servait seulement une fois. Après chaque commotion, il fallait la recharger pour répéter l’expérience. La pile, au contraire, fournit à mille commotions successives. On peut donc, quant à ce genre d’effets, la comparer à la bouteille de Leyde, sous la condition d’ajouter qu’après chaque décharge, elle reprend subitement d’elle-même son premier état.

Si le fil qui part du pôle zinc est appuyé sur le bout de la langue, et le fil du pôle cuivre sur un autre point, on sent une saveur acide très-prononcée. Pour que cette saveur varie de nature, pour qu’elle devienne alcaline, il suffit de changer les deux fils de place.