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bois à l’entrée et à la sortie du boulet, dans le second, la désorganisation ne s’étend point sensiblement au delà des parties directement atteintes, et se réduit à la simple rupture des fibres ligneuses ; ce qui fait penser à MM. Piobert et Morin que, malgré sa plus faible résistance, le sapin, d’ailleurs plus facile à remuer et à travailler, doit être préféré au chêne dans la construction des ouvrages militaires défensifs.

Le sable anciennement rassis, mélangé ou non de gravier et de cailloux, présente, en raison de son incompressibilité bien reconnue, des circonstances analogues à celles des maçonneries : il est réduit en poudre très-fine sur toute la route du boulet, qu’elle remplit entièrement après son passage, et cette poudre se trouve blanchie et desséchée par suite de la haute élévation de la température.

Quant aux terres argileuses plus ou moins humides et mélangées de sable fin, elles donnent lieu à des phénomènes bien différents, et qui s’observent au plus haut degré dans les argiles plastiques propres à fabriquer les briques et la poterie : le vide de pénétration est formé d’un long canal persistant, revêtu intérieurement d’une croûte durcie offrant des déchirures longitudinales, et dont le contour, plutôt parabolique que conique, disent les auteurs, a sa légère convexité tournée vers l’axe rectiligne de la trajectoire : sa section méridienne, près du fond, a les dimensions du grand cercle du boulet ; mais celle de l’entrée offre un diamètre qui atteint souvent le quadruple et le sextuple de celui du projectile. MM. Piobert et Morin supposent, d’après un premier aperçu, qu’ici, comme dans le cas des milieux très-consistants, les parties immédiatement atteintes par le boulet cheminent, de l’avant à l’arrière, par suite du refoulement qu’elles éprou-