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DE CHIMIE ORGANIQUE.

couleur ambrée. J’ai agité le ballon, et quand la réaction m’a paru terminée, j’ai laissé rentrer de l’air pour remplacer le gaz qui avait disparu. Au bout d’un quart d’heure, j’ai extrait la liqueur du ballon, et j’y ai ajouté à peu près son volume d’eau distillée. À l’instant, il s’est formé deux couches : l’une pesante, d’aspect huileux, offrant toute l’apparence de l’éther oxalique ; l’autre, plus légère, aqueuse et fortement chargée d’acide hydrochlorique libre.

Le liquide huileux, soutiré avec une pipette, et rectifié sur du chlorure de calcium et de la litharge au bain-marie, m’a offert tous les caractères d’un véritable éther, en sorte que ma prévision semblait réalisée. Mais cet éther renfermait évidemment du chlore ; il brûlait avec une flamme verte, et précipitait, après sa combustion, le nitrate d’argent avec une grande intensité. Ainsi le chlore, quoique converti en partie en acide hydrochlorique, avait passé en partie aussi dans le nouveau composé.

Une analyse exacte et complète de ce nouveau corps devenait nécessaire pour en fixer la nature, qui jusque-là se montrait tout à fait problématique. On l’a faite par les moyens ordinaires, en prenant soin d’opérer sur des produits préparés séparément.

Voici les résultats de ces diverses analyses, qui n’ont offert, du reste, aucune difficulté particulière :

I. 0,469 matière ont donné 0,584 acide carbonique et 0,216 eau.

II. 0,576 d’un autre éther ont donné 0,717 de chlorure d’argent fondu. L’éther avait été décomposé par la chaux incandescente. Dans cette expérience, la chaux reste presque blanche ; le dépôt de charbon suffit à peine pour en teindre

T. XV.
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