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RECHERCHES

ce cas deux volumes d’hydrogène et en gagne précisément un d’oxygène, comme l’indique la règle précédente.

Le même corps, traité par le chlore, perd deux volumes d’hydrogène et gagne précisément deux volumes de chlore, comme on aurait pu le prévoir.

Il n’est donc pas trop hasardé d’établir en principe que lorsqu’une substance organique hydrogénée est soumise à l’action d’un corps déshydrogénant, elle s’approprie par métalepsie une portion de ce corps équivalente à celle de l’hydrogène qu’elle perd ; bien entendu que si le produit métaleptique formé ainsi peut s’unir ensuite à la matière réagissante, la combinaison pourra s’effectuer et masquera les véritables caractères de la réaction ; mais, une fois prévenu, il sera facile de démêler les produits primitifs des produits consécutifs.

Les chimistes auront de si fréquentes occasions de soumettre cette règle à l’épreuve de l’expérience, que l’on peut espérer qu’en peu de temps on saura jusqu’à quel point elle mérite d’être généralisée.

6° Je signalerai encore un fait remarquable, en ce que l’explication que j’en donne peut servir, jusqu’à un certain point du moins, à corroborer les résultats observés par un grand nombre de chimistes, et que M. Berzélius se refuse à admettre.

Il s’agit de la composition du sucre. L’illustre chimiste suédois y admet plus d’hydrogène qu’il n’en faut pour constituer de l’eau avec son oxygène. MM. Gay-Lussac et Thénard, Prout, moi-même, et tous les chimistes qui ont essayé son analyse, n’y trouvent pas d’hydrogène en excès, ce qui est d’accord avec la formule rationnelle du sucre que nous avons donnée, d’après l’action connue du ferment. Nous considé-