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peut la comparer qu’à une toile d’araignée. Nous verrons tout à l’heure que le produit de la génération observé ici par Harvey était l’œuf déjà pourvu de sa constitution anatomique complète, et qui n’avait plus à acquérir que du développement. Les premiers rudiments du fœtus y existaient déjà et n’avaient point été aperçus.

Les nombreuses et pénibles recherches de Harvey sur l’origine et les premiers développements du fœtus des mammifères furent donc sans aucun résultat. On en doit dire autant des recherches que fit l’illustre Haller sur les premiers phénomènes de la gestation de la brebis[1]. Ce n’est que le dixième jour après la conception et dans les deux jours suivants qu’il commença à apercevoir dans l’utérus un corps qu’il prit pour une simple mucosité. Le quinzième jour il y trouva une autre mucosité si tenace qu’on aurait pu la pelotonner, et qui ressemblait déjà à la membrane allantoïde. Le fœtus ne lui apparut que le dix-neuvième jour. Cependant Haller dit avoir fait ces recherches avec beaucoup de soin et en s’aidant du secours d’une loupe.

Découragés sans doute par l’inutilité de ces tentatives, les observateurs cessèrent de se livrer à ce genre de recherches. L’ovologie des quadrupèdes continua cependant à être étudiée, mais ce ne fut que sur des fœtus déjà développés ; en sorte que rien ne fut fait pour déterminer l’origine et la nature des diverses enveloppes fœtales chez les mammifères. Ce dernier problème de la science ovologique fut de nouveau soumis à l’étude en 1813 par l’un de nous[2], à la suite de ses recherches sur l’œuf des oiseaux. Il avait observe chez ce

  1. Physiologie, chap. de la conception, 26.
  2. Mémoires de la Société médicale d’émulation, tome viii.