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DE M. DE JUSSIEU. IX.

tive. Ij’ insertion des étamiiies forme donc, dans la fleur, le premier caractère.

Le premier caractère de la graine se tire des lobes de l’enibrjori, ou du nouvel être. Ces lobes sont les premières feuilles de la nouvelle plante, l’organe qui lui fournit son premier aliment ou le lui prépare. On conçoit donc combien, pour me servir d’une expression heureuse de M. de Jussieu lui-même, les différences remarquables et simples que l’on observe dans ces premiers organes, doivent influer sur le développement général de la plante et sur son organisation entière. Toutes les autres parties de la graine, les parties étrangères au nouvel être, les parties de la graine proprement dite, les enveloppes s en anales, e périsperme, etc., ne sont que des parties secondaires.

Le mémoire où M. de Jussieu jetait ainsi les premières bases de la science des caractères, est, comme je viens de le dire, de 1778. Ce mémoire lui ouvrit les portes de l’Académie.

L’année d’après, 1774, il en donna un autre plus étendu, plus complet, où toutes ces grandes idées sont reprises, remaniées, et portées à un plus haut degré de clarté et de précision.

Voici quelle fut l’occasion de ce nouveau mémoire.

La méthode deTournefort, établie par Tournefort même au Jardin des Plantes, y régnait encore en 1774, malgré tous les changements survenus dans la science. On sentait le besoin d’une réforme. D’un autre côté, le nombre des espèces acquises s’était beaucoup accru durant ce long intervalle, et l’ancien local ne suffisait plus. Buffon conçut le projet d’un agrandissement digne de Féjjoque à laquelle son nom devait servir de date. Il présenta ce projet à Louis XV, qui aimait la bota-T. XVIL Hist. 1838. B