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DE M. DE JUSSIEU. XXJ

véritables bases, savoir, sur les animaux, dont les coquillages proprement dits, les coquilles, ne sont en effiet que les dépouilles. Ce géfiie original et rénovateur paraît tout entier dans l’ouvrage sur X^ts familles des plantes. Nul homme n’a plus cherché qu’Adanson à débarrasser la science de ses entraves systématiques ; nul n’a plus complètement mis au jour le vice radical de tous ces systèmes artificiels, c’est-à-dire partiels, fondés sur une seule partie, sur un seul organe, et sur un organe arbitrairement choisi ; nul n’a mieux vu enfin que la méthode, pour être naturelle, c’est-à-dire complète, doit reposer sur V universalité àes parties ; mais ce qu’il n’a pas vu, c’est la subordination de ces parties les unes aux autres. Et ce qui montre jusqu’à quel point peut aller la prévention, même dans un esprit de cet ordre, c’est cette phrase curieuse que je trouve dans le Rapport d’Adanson à l’Académie sur le premier mémoire de M. de Jussieu : «Les principes de M. de Jussieu, dit Adanson dans « ce Rapport, demeuré inédit et conservé dans nos archives, « souffriront peut-être quelque difficulté de la part des botanistes qui croient qu’une méthode, pour être naturelle, « doit se fonder sur toutes les parties prises ensemble, sans « donner à aucune une préférence exclusive sur toutes les « autres. » Ici la méprise d’Adanson est évidente pour tout le monde ; ce qu’il rejette sous ces mots de préférence exclusive, c’est précisément la subordination des parties ; et rejetant la subordination des parties ou des caractères, il rejette par là même celle des groupes, du moins dans ce que ces groupes ont de plus élevé ; il n’admet cpie àe& familles, dont il porte le nombre à cinquante-huit ; il n’admet pas de classes ; il ne voit pas cette compréhension de tous les groupes