Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 2.djvu/38

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Les mesures itinéraires anciennes sont de deux sortes : les unes, uniquement formées avec les pieds ou les coudées, sont les stades ; les autres, d’une étendue plus grande, sont composées d’une quantité indéterminée des précédens ; tels sont les schœnes, les parasanges, et les milles.

On distingue plusieurs stades suivant les rapports qu’on leur trouve avec le degré du méridien. Mais si nous voyons tant de vague dans les allongemens arbitraires d’un type assez incertain de sa nature, aurons-nous plus de précision dans l’évaluation du degré ? Si parmi des modernes, qui avaient incontestablement des notions suffisantes de géométrie et l’usage des instrumens propres à mesurer les angles, on remarque des différences telles que celles des degrés de Fernel et de Norwood, celles de Snellius et de Picard, celles de Lemonnier et Lacaille, que penser des mesures exécutées antérieurement à Eratosthène par des peuples à qui nul monument existant, nulle tradition même, n’accordent aucune connaissance positive de géométrie, aucun instrument même grossier ? N’y aurait-il pas beaucoup trop de générosité à accorder, sans la moindre preuve, à ces astronomes ignorés, des connaissances et des instrumens si supérieurs à ceux de Norvood et de Snellius ? Mais suivons M. de Latreille.

L’existence de quelques-uns de ces stades est contestée ; mais il en est deux dont l’emploi chez les anciens est irrécusable ; ce sont ceux de 600 et de 750 au degré. Le premier est l’olympique, et l’autre celui à qui quelques géographes modernes donnent le nom de pythique.

Le stade olympique est plus grand de 19 toises que le pythique, et ce même nombre 19 les divise l’un et l’autre